Des vidéos TikTok mettant en scène des jeunes utilisant du snus et des sachets de nicotine ont déclenché un « alarmisme mal informé » en France sur la base de fausses allégations sur les risques pour la santé des produits à base de nicotine sans fumée.

Un certain nombre de vidéos en français sont apparues sur TikTok ces dernières semaines montrant des jeunes plaçant de petites poches entre leurs gencives et leur lèvre supérieure.

Alors que la plupart des vidéos sont taguées avec #snus, la majorité des vidéos semblent présenter des sachets de nicotine sans tabac plutôt que du snus suédois à base de tabac, dont la vente est illégale en France.

La tendance a été encore accélérée par une photo qui a circulé sur plusieurs plateformes de médias sociaux montrant le footballeur français Marcus Thuram tenant ce qui semble être une boîte d’un produit à base de nicotine sans fumée, très probablement des sachets de nicotine sans tabac, qui ne sont actuellement pas réglementés en France.

« Une grande partie du problème est que les décideurs politiques en France et dans de nombreux autres pays de l’UE n’ont pas suivi le rythme des nouveaux produits à base de nicotine », déclare Patrik Strömer, secrétaire général de l’Association des fabricants suédois de snus.

« Les produits à base de nicotine devraient être interdits à toute personne de moins de 18 ans – il n’y a pas de débat à ce sujet. Mais un manque d’attention engendre un manque d’informations crédibles, conduisant à un malentendu généralisé et laissant une poignée d’utilisateurs de TikTok en quête d’attention pour définir l’ordre du jour. »

Beaucoup de vues, peu de preuves tangibles

Alors que les différents clips français #snus TikTok ont reçu des centaines de milliers de vues, on ne sait toujours pas dans quelle mesure la consommation de snus ou de sachets de nicotine est répandue chez les jeunes en France.

Néanmoins, les médias en France n’ont pas tardé à publier des articles décrivant le snus comme « dangereux », en se concentrant sur les clips TikTok où les utilisateurs se plaignent de se sentir nauséeux après avoir utilisé le produit.

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La chaîne de télévision française FranceInfo a publié une vidéo mettant en vedette Loïc Josseran, chef du groupe anti-tabac français Alliance Contre le Tabac, affirmant à tort que le snus provoquait plusieurs types de cancers, contredisant une série d’études scientifiques qui concluent qu’il n’y a pas de corrélation entre la consommation de snus et le cancer.

Il affirme en outre que les personnes qui consomment du snus sont « trois fois plus susceptibles de devenir fumeurs ».

Fausses déclarations sur les dangers du « snus »

Le spécialiste français de la toxicomanie, le Dr Michaël Bazin, a fait des affirmations similaires sans fondement, déclarant au journal Midi Libre qu’une portion de snus équivalait à trois cigarettes.

Strömer a qualifié ces fausses allégations de « malheureuses », et encore un autre signe que les autorités sanitaires et les décideurs politiques français doivent faire leurs devoirs en ce qui concerne la nicotine.

« Il est triste et frustrant que des groupes anti-tabac et de soi-disant experts médicaux soient tombés dans ce type d’alarmisme mal informé sur les sachets de nicotine et le snus, dit-il.

« Leurs affirmations sont tout simplement fausses. Il n’y a aucune preuve que les sachets de snus ou de nicotine causent le cancer. »

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Bien que Strömer ne nie pas que le snus ou sachet de nicotine moyen contient plus de milligrammes de nicotine par sachet que la cigarette moyenne, les effets de chaque produit sont différents en raison de la façon dont la nicotine pénètre dans le corps.

« Ce n’est pas parce que les sachets de nicotine peuvent contenir plus de nicotine que les effets sont automatiquement plus importants ou qu’ils créent plus de dépendance que les cigarettes », dit-il.

« La nicotine du snus ou des sachets est absorbée par les gencives et les glandes salivaires plutôt que par les poumons, de sorte que la quantité de nicotine nécessaire pour obtenir un effet équivalent est différente. »

Le snus ne tue pas, les cigarettes oui

Strömer craint que le « scandale fabriqué par les médias » français sur les dangers supposés du snus ne finisse par coûter des vies.

« Si les autorités françaises voulaient vraiment prendre des mesures pour améliorer la santé publique, elles devraient se concentrer sur la restriction de l’accès aux cigarettes mortelles plutôt que d’attiser des craintes infondées sur les produits qui ont créé deux générations sans fumée en Suède et les taux de mortalité liés au tabac les plus bas d’Europe », il dit.

« Le snus ne tue pas. Fumer oui. C’est si simple. Et vilipender un produit qui a le potentiel d’aider des millions de fumeurs français à arrêter de fumer en faveur d’une alternative beaucoup moins risquée pourrait avoir de graves conséquences pour la santé publique française. »

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